Impact économique de l'eau & système d'irrigation
Impact économique de l’eau
Depuis la loi du 5 janvier 1955, relative à l’aménagement de la Durance, et les conventions passées entre l’Oeuvre Générale de Craponne et l’Oeuvre Générale des Alpines, l’une et l’autre respectivement, avec l’Electricité de France, et suite à la création de l’Union Boisgelin-Craponne et de son canal ; l’eau de la Durance est distribuée aux diverses associations d’irrigants par l’intermédiaire de leurs canaux par l’E.D.F. Les anciennes concessions accordées depuis Adam de CRAPONNE jusqu’au XIX éme siècle (canal de la vallée des Baux) ont été maintenues et augmentées (20 %), grâce aux discussions qui ont eu lieu lors de l’étude des conventions entre irrigants et E.D.F.
La participation du Ministère de l’Agriculture au financement de l’aménagement de la Durance et du Verdon, mais surtout, à la construction du barrage de Serre-Ponçon, a permis aux irrigants de bénéficier d’une réserve de 200 millions de m3, pour l’été.
Les eaux de la Durance permettent l’irrigation de la Basse vallée de la Durance et sont gérées par la Commission exécutive de la Durance (C.E.D.) :
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Sud Vaucluse (Canal St Julien, Canal de Carpentras,..)
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Nord Bouches-du-Rhône (Canal de Craponne : ASA de Mallemort, Alleins, Charleval,..)
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Ouest des Bouches-du-Rhône (CICAS : Canal des Alpines Septentrionales, Canal de la vallée des Baux)
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Sud des Bouches-du-Rhône : Crau et ouest de l’Etang de Berre (Canal de Craponne, Canal du Congrès des Alpines et du Canalet.
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Le Canal de Marseille comme le Canal de Martigues transporte de l’eau de la Durance pour la consommation urbaine et humaine des ces agglomérations.
Les eaux du Verdon permettent l’irrigation, sous pression, du terroir d’Aix par l’intermédiaire du Canal de Provence ainsi que d’autres régions sèches du Vaucluse, du Var et des Alpes-de-Haute-Provence par la Société du Canal de Provence (73000 ha).
Organisation des irrigations de la Crau
Rappel sur l’O.G.C. et l’O.G.A. (ancienne organisation)
L’Oeuvre Générale de Craponne a pris naissance par une transaction du 16 février 1583 entre les intéressés à l’exploitation des branches d’Arles et de Salon du canal de Craponne. La branche de Salon construite, de 1554 à 1559, par Adam de Craponne. Celle d’Arles , dérivée au col de Lamanon, d’un tronc commun résultant de l’agrandissement de la branche de Salon, a été construite de 1581 à 1583 par les Frères Ravel. La branche d’Arles alimentant les arrosants de la Crau (Aureille, Mouriès, St Martin-de-Crau, Arles), la branche d’Eyguières et la branche d’Istres (canal de Grignan), et la branche de Salon, se dirigeant vers le sud, assure les arrosages de Salon, Pélissanne, Lançon, Cornillon, et Grans, en se divisant en deux branches (Pélissane et Grans). L’O.G.C. se charge uniquement du transport de l’eau et de sa livraison au niveau des prises sur les différents canaux.
L’Oeuvre Générale des Alpines créée en 1813 par le regroupement des intéressés au canal domanial des Alpines, titulaires de concessions particulières accordées par l’Etat, la Province ou le Département. Les canaux du système des Alpines Méridionales ayant été construit après le canal de Craponne sont venus compléter les dotations des zones qui n’avaient pas pu encore être desservies. C’est le cas pour le canal du Secours, qui renforce la dotation de la branche d’Arles de Craponne. C’est la Province qui avait entamé les premiers travaux de la branche septentrionale appelée canal de Boisgelin du nom de l’Evêque de Boisgelin dirigeant de celle-ci, pour amener les eaux à Tarascon par le nord des Alpilles. A la même époque, des régions mal irriguées par le canal de Craponne où pas desservies, à la demande du Chevalier CAPPEAU et de son cousin, viguier en chef d’Istres, obtiennent le changement de direction de cette eau. C’est la construction du canal qui pris le nom des Alpines, branche méridionale, par arrêté de l’administration centrale du 8 décembre 1791, amenant l’eau de Lamanon jusqu’au partiteur du Merle. L’O.G.A. s’est fondue dans l’Union Boisgelin-Craponne.
La mise en eau de ce canal en avril 1972, a ouvert une nouvelle ère dans l’irrigation de la Crau et d’une partie du département et mis un terme à l’aménagement hydroélectrique de la basse vallée de la Durance par l’E.D.F.
L’union regroupe les concessions d’une partie de l’O.G.C. et de la totalité de l’O.G.A. Le tronc commun du Canal de Craponne a été abandonné, ensuite transformé en canal d’assainissement, et les irrigations qu’il assurait, entre La Roque d’Anthéron et Lamanon, ont été desservies par des ouvrages dérivés du canal industriel (4559 l/s).
La branche de Salon a été réalimenté en amont immédiat de la ville par une prise sur le canal industriel au lieu-dit Beauplan (3820 l/s).
Le canal de l’union Boisgelin-Craponne : nouvelle organisation.
L’union Boisgelin-Craponne est un regroupement de 7 associations d’arrosants : Association Syndicale Autorisée (A.S.A.) de la vallée des Baux (3817 l/s O.G.A.), A.S.A. des arrosants d’Eyguières (1601 l/s dont 676 O.G.A., ancien canal des Garrigues, et 925 O.G.C.), A.S.A des arrosants de la Crau (13 180 l/s dont 3380 O.G.A, ancien canal du Secours d’Arles, et 9800 O.G.C.), A.S.A des arrosants d’Istres (3308 l/s O.G.C.), A.S.A des Alpines de Salon (675 l/s O.G.A.), le Congrès des Alpines (7628 l/s O.G.A.) et Association Syndicale Libre (A.S.L.) du Canalet (1326 l/s O.G.C.). Il y a 16 176 l/s de droits O.G.A. et 15 359 l/s de droits O.G.C.
Le canal est alimenté par Lamanon par une prise sur le canal industriel, qui passe par une chute où E.D.F. a installé une usine de production électrique. Un premier bassin de régulation, celui de Lamanon, permet de distribuer l’eau a la prise du Canal des Alpines Septentrionales (CICAS), et la branche des Alpines de Salon (675 l/s) . Le débit maximal du canal entre Lamanon et Les Crottes est de 36 878 l/s, mais les doits d’eaux maximum ne sont que de 31 535 l/s. Le partiteur des Crottes, entre Lamanon et Eyguières, où se fait le départ du Canal du Congrès des Alpines et du Canalet (8988 l/s), ainsi que la prise d’Eyguières (676 l/s). Ensuite le partiteur d’Eyguières, où se fait la répartition des eaux entre les arrosants de la Crau (13 180 l/s), les arrosants d’Eyguières (925 l/s) et le canal de la vallée des Baux. Les droits d’eau de la branche d’Istres (3308 l/s) se confondent avec les arrosants de la Crau jusqu’au partiteur, au pont de Paradis, où la branche d’Istres prend la direction du partiteur du Merle, à travers la Crau de la Jasse.
Le Canalet permet de distribuer des droits d’eau de l’O.G.C. dans des canaux qui ne sont pas desservis par les canaux de Craponne, car ils sont transportés par le canal du Congrès des Alpines (O.G.A.). Avant la construction du canal commun, le Canalet représentait un canal d’une centaine de mètres d’où son nom. Aujourd’hui, le Canalet est un canal sans canal, puisqu’il est physiquement incorporé dans le canal du Congrès des Alpines.
Les prises de l’A.S.A. des arrosants de la Crau, ainsi que celle de l’A.S.A. des irrigants de la vallée des Baux sont automatisées, et manoeuvrées directement d’Arles. L’automatisation totale du canal, sur le même système déjà existant, est prévue pour le chômage de la saison 1999.
Le système d'irrigation de la Crau
Une fois l’eau transportée par un grand canal (Craponne, Boisgelin-Craponne), elle est délivrée à la prise d’un autre canal plus petit appartenant à une A.S.A. ou une A.S.L., régies par la loi du 21 juin 1865 sur les associations syndicales, ou un autre type d’association antérieure à la loi de 1901 (compagnie, association de fait). Chaque concessionnaire, qui a acquis un droit d’eau soit en rachetant des terres agricoles faisant partie du périmètre d’une A.S.A ou d’une A.S.L. (droit d’eau rattaché à la terre), soit en achetant directement des droits supplémentaires ; a une prise calibrée, en fonction des droits d’eau lui appartenant, soit directement sur le canal maître, soit sur un canal secondaire, filiole ou fiole, desservant plusieurs concessionnaires.
Une fois l’eau desservie à la prise du concessionnaire, l’exploitant la dirige par des petites filioles (petits canaux) ou rigoles vers ses prairies, arrosées au calant, vers ses légumes ou ses arbres, arrosés à la raie.
Les débits d’eau sont variables entre le printemps, l’été et l’automne. Le débit maximum est celui « de plein arrosage ». Il correspond au mois de Mai, Juin, Juillet et Août. Aux mois d’hiver, Novembre, Décembre, Janvier et Février, correspond un débit de 25 % de la dotation globale. Pour les mois intermédiaires, une dotation est attribuée en augmentant chaque quinzaine au printemps, et diminuant, de même, à l’automne, conformément aux conventions passées entre E.D.F. et les arrosants. Depuis la nouvelle saison d’arrosage, l’E.D.F. a accepté un essai en raisonnant sur la dotation totale, plutôt que sur les dotations autorisées, afin de faire des économies d’eau pendant les périodes de faibles arrosages, et de permettre d’avoir un surplus d’eau pour les périodes de fortes demandes.